23 articles, tous plus intéressants les uns que les autres, pour parler de la crise de l’école. Sujet ressassé depuis des décennies sans qu’on ait jamais pu y apporter une réponse susceptible de dépasser cette crise, dont on ne sait même plus s’il s’agit de la crise de l’école, de la crise à l’école ou de la crise de l’enseignement qui y est proposé.
Un point rapproche cependant les auteurs : nous sommes bel et bien face à une crise grave de la transmission des connaissances institutionnelles légitimes. Cette crise prend de plus en plus un caractère multidimensionnel : crise des méthodes, des finalités, de l’autorité, du sens, du rapport aux publics et aux emplois.
Au-delà du débat, la vision de perspectives anti-utilitaristes tente d’apporter la possibilité de soulever des questions souvent trop négligées. En effet, que signifie aujourd’hui donner et recevoir un savoir ? Et un savoir qui vaut pour qui et par quoi : sa valeur intrinsèque, son utilité pour les individus ou ciment d’une collectivité humaine ? Comment bien faire la part, dans l’acquisition des connaissances, de la quête du diplôme et de l’intérêt pour la connaissance elle-même ? De l’autorité et de la complicité du maître ? De l’obligation d’apprendre et du plaisir de comprendre ? Ici comme ailleurs, la bonne réponse n’est-elle pas que les savoirs susceptibles de devenir réellement utiles sont surtout ceux pour lesquels on s’est au moins un peu pris de passion ?
Un ouvrage très intéressant pour un sujet très intéressant.
Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur ce numéro, sa présentation et son sommaire sont disponibles en ligne sur le site de La Revue du MAUSS semestrielle