La reconnaissance aujourd’hui

CNRS Editions, 2009, 502 pages, 30 euros.

On voit se manifester aujourd’hui dans l’espace public des sociétés démocratiques tout un ensemble d’attentes et de demandes de reconnaissance.
Elles concernent aussi bien les droits fondamentaux - les libertés civiles et politiques -, que des droits spécifiques que l’on cherche souvent à intégrer dans le groupe des droits fondamentaux ; demandes de reconnaissance des spécificités culturelle ou ethnique, exigences de reconnaissance dans le cadre du travail ; attente de reconnaissance des langues minoritaires ; reconnaissance relevant du « genre » ; reconnaissance de victimes soumises à des processus d’oppression non ou insuffisamment reconnus.

Une telle variété d’investissement du concept de reconnaissance, rend nécessaire d’en donner une définition qui permette de décliner celle-ci selon ses différents contenus (civique, sociale, culturelle, interpersonnelle). Or, l’intensité des débats sur ce thème dans la philosophie et la sociologie contemporaines témoigne de sa complexité, voire de son obscurité. Lorsqu’on passe du courant libéral « déontologiste », à certaines tendances du courant communautarien, du marxisme ou du courant républicain, voire à la sociologie critique ou à l’individualisme méthodologique, c’est à chaque fois un nouveau paysage de la reconnaissance, une problématique différente qui apparaît. Qui doit reconnaître qui ou quoi ? Au nom de quoi ? Sous quelles formes ? Et, d’ailleurs, qu’est ce que reconnaître ?
C’est cette variété des emplois du concept de reconnaissance, les possibilités théoriques qu’elle ouvre et les difficultés conceptuelles qu’elle suscite que le présent livre se propose
d’interroger.

Textes de : Jacques Bidet, Martin Blanchard, Alain Caillé, Philippe Chanial, Stéphane Dufoix, Estelle
Ferrarèse, François Flahaut, Nathalie Heinich, Marcel Hénaff, Axel Honneth, Sandra Laugier,
Christian Lazzeri Christian Nadeau, Patrick Pharo, Alessandro Pizzorno, Elena Pulcini,
Emmanuel Renault, Olivier Voirol.

TABLE DES MATIERES

Introduction par Alain Caillé, Christian Lazzeri

PREMIERE PARTIE : LES POLITIQUES DE LA RECONNAISSANCE
Justice et liberté communicationnelle : réflexions à partir de Hegel (Axel Honneth)
Assumer l’héritage de la théorie critique : sauver Marx par la reconnaissance ? (Emmanuel Renault)
Connaître et reconnaître le passé : huit dimensions des politiques de reconnaissance (Stéphane Dufoix)
Justice transitionnelle et théorie de la reconnaissance (Christian Nadeau)
Habermas chez les autochtones : droits collectifs et reconnaissance (Martin Blanchard)
Reconnaissance et redistribution ? Repenser le modèle dualiste de Nancy Fraser (Christian Lazzeri)

DEUXIEME PARTIE : QUELLE RECONNAISSANCE ?
Rationalité et reconnaissance (Alessandro Pizzorno)
Stanley Cavell : scepticisme et reconnaissance (Sandra Laugier)
Performativité, pouvoir, vulnérabilité. A propos de quelques immanquables corrélats de l’idée de reconnaissance (Estelle Ferrarèse)
Invisibilité et “ système ”. La part des luttes pour la reconnaissance (Olivier Voirol)
La « métastructure », concept de la reconnaissance / méconnaissance (Jacques Bidet)

TROISIEME PARTIE : CRITIQUES DE LA PROBLEMATIQUE DE LA
RECONNAISSANCE

Ce que l’art fait à la problématique de la reconnaissance : du respect à l’estime (Nathalie Heinich)
Les ambiguïtés de la reconnaissance (Patrick Pharo)
Pathologies de la reconnaissance (Elena Pulcini)

QUATRIEME PARTIE : OUVERTURES ANTHROPOLOGIQUES
Sauver l’honneur, dompter l’envie. Splendeurs et misères de la reconnaissance en démocratie selon A. de Tocqueville (Philippe Chanial)
Reconnaissance et anthropologie générale (François Flahaut)
Anthropologie du don : genèse du politique et sphères de reconnaissance (Marcel Hénaff)

// Article publié le 20 février 2010 Pour citer cet article : RDMP , « La reconnaissance aujourd’hui », Revue du MAUSS permanente, 20 février 2010 [en ligne].
https://journaldumauss.net/./?La-reconnaissance-aujourd-hui
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