Revue du Mauss permanente (https://journaldumauss.net)

Denis Duclos

Eloge de la pluralité. Conversation entre cultures et continuation de l’humanité, par Denis Duclos

Texte publié le 15 mars 2013

Une publication (gratuite) en ligne de la Revue du Mauss.

Collection « Bibliothèque du MAUSS numérique » (fichier PDF) : 1500 p.

Lettre au lecteur

Paris, le 1er octobre 2011

Madame, Monsieur,

Je vous adresse ce livre sur la défense de la pluralité en régime de société mondiale, sous forme électronique. Il est aussi possible que vous l’ayez téléchargé de votre propre initiative.
Il ne sera probablement jamais publié en librairie, ce qui lui épargnera ce que Jacques Lacan appelait la poubellication (tout au moins physique).
Je vous demande d’essayer de le lire. Je m’excuse auprès de ceux qui ne sauraient lire un livre à l’écran parce qu’il comporte plus de mille cinq cents pages, ce qui, s’ils le font photocopier, leur reviendra au moins aussi cher que d’acheter un volume de cette taille en librairie (peut-être 150 euros). Qu’ils se disent qu’ils ont évité ainsi une succession de petits livres, qui auraient eu l’inconvénient de disperser d’emblée un propos qui se prétend cohérent.
Je crois sincèrement y avoir rassemblé et approfondi quelques idées permettant d’envisager dans une perspective favorable et pas seulement critique- un aspect crucial de la situation que l’espèce humaine (la nôtre, ne l’oublions pas !) est en train de produire et de subir. Cet aspect – le problème de la pluralité des cultures- ne se substitue pas aux classiques questions de l’inégalité et de la violence entre les hommes, mais, dans une société mondialisée, il tend à passer au premier plan et à inclure les autres questions irrésolues, telle celle de l’injustice sociale et économique. Il tend et tendra de plus en plus à les inclure- car la pluralité est au coeur même de la question du respect réciproque et du respect du monde où nous nous rencontrons. Au moment où, en pleine crise de la mondialité capitaliste, commencent à émerger des discours prônant un gouvernement unique de l’Humanité, il me semble essentiel d’opposer à cette fascination théologique par l’Un, le Global, une réflexion autorisant la pluralité à prétendre à la plus haute dignité, comme droit fondamental de l’Homme. Et cela non pas pour encourager le désordre ou l’anarchie, mais bien au contraire pour rendre supportable un ordre planétaire sans cela voué à se dégrader automatiquement en tyrannie absolue.
C’est parce que cette conviction, bien trop ambitieuse aux yeux de ceux qui ne croient plus qu’à la spécialisation à outrance, n’est pas relayable par des éditeurs contraints à envisager une rentabilité impossible, que je me risque à cette forme de communication directe, un peu comme au XVIIIe siècle les auteurs tentaient de joindre désespérément des lecteurs, des souscripteurs ou des mécènes.
Il me semble un peu ridicule, à ce stade, de justifier de ma qualification à aborder un problème aussi vaste et aussi crucial, car, après tout l’un de mes héros, qui me précéda avec génie sur ce genre de chemin, -Jean Jacques Rousseau- n’en disposait d’aucune assez officielle à son époque, mais je dirai tout de même, à l’adresse des lecteurs que cela peut rassurer, que cet ouvrage couronne une quarantaine d’années de métier de ce qu’on nomme aujourd’hui « chercheur », et cela comme anthropologue, et depuis 15 ans directeur de recherche au CNRS dans l’orbe (artificielle et inadéquate) de la science politique, métier que j’exerce encore avant une retraite aussi tardive que possible. Je puis aussi arguer que ce travail impubliable n’est pas proposé comme exutoire à une incapacité, puisque j’ai déjà « commis » un certain nombre de livres et d’articles suffisamment reconnus (à mon goût) sur la place éditoriale pour me guérir de toute frustration.
Il ne s’agit donc pas d’une de ces poussées prophétiques tardives par lesquelles un auteur incompris, voire maudit, tente de défier l’approche de la mort sociale (et physique). Mais bien plutôt d’une démarche qui se voudrait rationnelle en une époque où, pour se faire entendre sans être immédiatement emporté dans le brouillage médiatique, il faut peut-être explorer des méthodes inédites, dussent-elles ressembler à la classique « bouteille à la mer » de nos ancêtres naufragés.
Je ne sollicite aucune rémunération, bien qu’un soutien moral du projet que ce travail implique me serait évidemment agréable, en un temps où la multiplication des moyens de communiquer n’a d’égal que la raréfaction des échanges humains.
En revanche, je souhaiterais que, si l’ouvrage vous intéresse et vous paraît utile, vous en envoyiez des copies à des amis ou leur en conseilliez la lecture.
Il me semble normal, en ce cas, de recommander de ne pas modifier le texte que vous feriez circuler. En cas de doute sur certains propos pouvant m’être imputés par des « correcteurs » bien intentionnés, ou encore par d’éventuels intervenants malveillants à mon égard, je vous demande de vous référer alors à la version la plus récente et seul original valide, qui est « entreposée » sur mon site personnel, cet exemplaire téléchargeable faisant foi.
Comme ce livre est un appel à la réflexion collective mais aussi à l’action pour autant que les véritables changements commencent toujours par l’association improbable de « songe-creux »-, je reste évidemment à votre disposition pour tout lien (électronique ou réel) que vous souhaiteriez établir en ce sens.

Bien à vous, Denis Duclos
(duclos.denis@wanadoo.fr)

PS du 1er octobre 2011 : les corrections et modifications ne devant pas être un processus indéfini, j’ai arrêté à cette date une version « définitive ». Le texte que vous lisez est donc fixé au format PDF ou dans un format non modifiable. Une traduction anglaise est en cours, qui sera d’abord éditée et diffusée par chapitres sur le site.

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