Colloque Inégalités et justice sociale
30 mai-1er juin, Université Bordeaux-Segalen
3 ter Place de la Victoire - 33076 Bordeaux cedex
Colloque ouvert à tous dans la limite des places disponibles. Inscription gratuite obligatoire.
Il ne suffit pas de décrire et de mesurer les inégalités sociales pour en faire directement un objet sociologique. Il importe aussi et surtout de savoir comment les individus perçoivent ces inégalités, quelles sont celles qui leur paraissent visibles et pertinentes et celles qui sont invisibles ou ignorées. Cette interrogation s’impose d’autant plus que nous observons de grands écarts entre les inégalités mesurées et les inégalités perçues. Elle s’impose aussi parce que nous semblons nous éloigner du régime d’inégalités structuré par une représentation en termes de classes sociales qui a longtemps été, sinon « la réalité », du moins la manière dont les sociétés industrielles se percevaient elles-mêmes. De nouveaux registres d’inégalités s’imposent (genre, minorités, cultures, styles de vie, opportunités de mobilité, âges, territoires...), ce qui invite à nous interroger sur la façon dont les acteurs « surmontent » ce désordre et construisent des représentations plus ou moins ordonnées de la structure sociale et des théories de la justice sociale qui semblent varier dans les diverses sociétés.
Les représentations des inégalités ne sont jamais seulement cognitives, elles sont d’abord normatives dans la mesure où les inégalités sociales perçues sont le plus souvent les inégalités sociales dénoncées comme injustes. Quels sont les principes de justice qui organisent l’expérience des inégalités ? Cette question a considérablement rapproché la sociologie de la philosophie de la justice. Alors que les philosophes se demandent ce que serait une société juste et, plus précisément encore, ce que seraient des inégalités justes, les sociologues s’interrogent sur les principes de justice et les catégories de justice mobilisés par les acteurs qui dénoncent les inégalités en s’appuyant sur des théories « naturelles » de la justice. Comment articuler ces deux types de recherche et de réflexion ?
La critique des injustices est une activité banale dont les sociologues rendent compte. Mais ce travail ne dispense pas de s’engager dans une position cri- tique surplombant la critique des acteurs. Comment, si l’on veut éviter que ces deux familles de critiques s’ignorent, définir les liens entre la critique des acteurs et celle des sociologues qui adoptent plus ou moins fermement le rôle attendu des intellectuels ? Quelles peuvent être les conditions d’une « efficacité » sociale de la sociologie ?
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