Ils ont décidé que l’univers ne les concernait pas

Paris, Kilncksieck, coll. « Hourvari » 2012, 144 pages. 17,50 euros

ISBN 2-252-03834-9

Une île sans océan ? C’est l’humanité, à présent qu’elle s’est débarrassée de tout grand Autre.
Comme si ne suffisaient pas la mort de Dieu, ainsi que l’effondrement des grandes espérances sociales et de la confiance aveugle en le progrès, l’humanité a cessé de percevoir la présence naturelle et cosmique. Gigantesques amputation et dénudation d’où résultent affaiblissement de la vitalité créatrice, exténuation des valeurs, désarroi, errance, règne du saccage et de la dérision, confusion. L’autisme de l’espèce a pour conséquences l’autodestruction de la culture et une décivilisation que l’on voit à l’œuvre.
Paradoxalement, l’acosmisme est moins que jamais justifié : à présent, nous savons que l’univers a une histoire prodigieuse au point qu’elle devrait être au centre de notre culture, celle d’un long, persévérant accroissement du complexe et du divers, ascension qui ne fut rien d’autre qu’une montée vers la conscience. De cet univers génial, qui est tout à la fois la merveille et l’énigme, nous sommes partie prenante. Nous et lui sommes complices. Le réenchantement ne tient qu’à nous.

// Article publié le 21 mars 2012 Pour citer cet article : Henri Raynal , « Ils ont décidé que l’univers ne les concernait pas », Revue du MAUSS permanente, 21 mars 2012 [en ligne].
https://journaldumauss.net/./?Ils-ont-decide-que-l-univers-ne
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